Surnommée parfois « la perle noire de la
Méditerranée » à cause de ses monuments construits
en pierre basaltique, a une longue histoire. Des
populations sont attestées dès la fin de l'âge du
bronze sur le site de La Motte (Xe siècle av.
J.-C.). Les Phocéens sont présents au VIe siècle av.
J.-C., venus de Massalia (nom grec de Marseille dans
l'Antiquité).
Dès le début du Ve siècle et jusqu'à la Révolution,
Agde est le siège d'un évêché. Face à l'évêque, qui
détient dès le XIIe siècle le pouvoir temporel de la
vicomté d'Agde, la ville fut très tôt, vers le début
du XIIIe siècle, administrée par des consuls,
préfiguration des municipalités modernes.
Ville portuaire depuis l'Antiquité, favorisée vers
la fin du XVIIe siècle par l'ouverture du canal du
Midi, Agde tira longtemps l'essentiel de ses revenus
du commerce maritime et de la pêche. La ville a subi
le déclin de son port sur l'Hérault, à cinq
kilomètres de la mer, surclassé par celui de Sète
dès l'arrivée des navires à vapeur. Au début du
XXe
siècle, la commune vivait principalement de la pêche
et de l'agriculture (viticulture). Elle connaît une
nouvelle phase de développement depuis la
construction, dans les années 1970-1980, de la
station balnéaire du Cap d'Agde, dans le cadre de
l'aménagement touristique du littoral du
Languedoc-Roussillon. Elle est devenue l'un des
principaux ports de plaisance de la Méditerranée, la
première station touristique d'Europe par sa
capacité d'hébergement, et bénéficie d'une renommée
internationale, en partie due à son quartier
naturiste. La commune souffre cependant d'un taux de
chômage élevé et son économie est marquée par
l'importance des emplois saisonniers liés au
tourisme estival. Si la ville compte 27 681
habitants permanents en 2016, la population peut
atteindre 200 000 personnes pendant la saison d'été,
où elle devient la seconde ville du
Languedoc-Roussillon.
La
commune d'Agde se situe dans le fond du golfe du
Lion, à l'embouchure de l'Hérault, dans le sud-ouest
du département du même nom, et borde la mer
Méditerranée dans sa partie sud. Par la route, Agde
se trouve à 24 km à l'est de Béziers, chef-lieu
d'arrondissement, à 24 km au sud-ouest de Sète et à
52 km au sud-ouest de Montpellier, chef-lieu du
département.
C'est avec plus de 5 000 hectares une commune
relativement vaste, qui s'étend sur environ 9 km
d'est en ouest et du nord au sud. Les communes
limitrophes sont Marseillan à l'est, Florensac au
nord, Bessan au nord-ouest et Vias à l'ouest.
Réseau de ganivelles protégeant la plage Richelieu
contre l'érosion éolienne.
Le territoire de la commune a dans l'ensemble un
relief très plat, dont l'altitude est le plus
souvent inférieure à dix mètres, mais remonte
légèrement vers le nord pour atteindre 33 mètres au
Pioch Favié (nord-est du territoire)5. Font
exception les vestiges de l'ancien volcan dominés
par le mont Saint-Loup, qui constitue avec ses 112
mètres un des rares reliefs de la côte
languedocienne, et dont un prolongement en mer forme
le cap d'Agde. Des éruptions volcaniques ont eu lieu
dans la région à une époque géologiquement récente,
entre −1 000 000 et −700 000 ans ; les traces de ces
éruptions se retrouvent dans les environs à Vias,
Portiragnes, Saint-Thibéry.
Il inclut également l'îlot de Brescou, rocher
basaltique portant le fort du même nom, situé à
environ un kilomètre au sud-ouest de la pointe du
cap d'Agde.
Le littoral, prolongé en mer par un vaste plateau
continental, est principalement constitué de plages
de sable fin, en pente très douce, très favorables
aux activités de baignade. Les courants de dérive
littorale qui longent la côte6, entraînant les
sédiments, ont progressivement constitué un lido
continu entre le delta du Rhône et les Pyrénées,
isolant les étangs côtiers et faisant sensiblement
avancer la ligne de côte depuis l'Antiquité.
Ces plages sont interrompues par la zone de falaise
du cap et de quelques affleurements rocheux à l'est
(vers la Roquille) et à l'ouest (Rochelongue) ainsi
que par les entrées portuaires protégées par des
jetées de port Ambonne, du port principal du Cap
d'Agde et de l'embouchure de l'Hérault (Grau
d'Agde). Une dizaine de plages se succèdent ainsi
d'est en ouest sur environ 14 km : plage des
naturistes, plage de la Roquille, plage du Môle,
plage de la Conque (au sable noir résultant de la
désagrégation des roches volcaniques), plagette
entre la jetée Richelieu et les falaises, plage
Richelieu, plage de Rochelongue, plage
Saint-Vincent, plage du Grau d'Agde, plage de la
Tamarissière. Certaines de ces plages sont sujettes
à l'érosion et doivent être protégées et rechargées.
Des brise-lames en épis ou parallèles à la côte ont
été mis en place ces dernières années.
Entre 1946 et 1992, le solde entre érosion et
accrétion a conduit à une perte de 12 ha de terres
au Cap-d'Agde et de 16 ha à l'embouchure de
l'Hérault7. Cette érosion semble résulter d'une
réduction des apports alluvionnaires des fleuves,
notamment du Rhône (environ 90 %) depuis la création
de nombreux barrages sur son cours, de
l'urbanisation du littoral qui bloque une partie des
sédiments et des aménagements portuaires (les
jetées) qui contrarient les courants littoraux,
ainsi que de l'élévation du niveau de la mer qui
constitue surtout un facteur aggravant pour
l'avenir.